Le néo-dada est un mouvement artistique qui a émergé dans les années 1950 aux États-Unis et qui a précédé le pop art. Il se caractérise par un esprit iconoclaste (destructeur) et expérimental qui remet en question les conventions traditionnelles de l’art. Les artistes néo-dada utilisent des approches non conventionnelles pour explorer des thèmes sociaux, politiques et culturels, souvent en incorporant des objets trouvés et des matériaux de bricolage dans leurs œuvres. Les artistes associés au néo-dada ne veulent pas proposer de frontière entre l’art et la vie; ainsi, ils s’approprient les objets de tous les jours et s’inspirent du monde réel qui les entoure. C’est donc en référence au mouvement dada et plus précisément à Marcel Duchamp et à ses ready-made (objets portés au rang d’œuvre d’art par la décision de l’artiste) que l’appellation néo-dada leur est attribuée. 

Jasper Johns et Robert Rauschenberg vont revisiter la technique du collage en réalisant des œuvres nommées les « combine paintings ». Ce concept consiste à combiner des éléments hétérogènes tels que des peintures, des photographies, des objets trouvés et des matériaux de bricolage pour créer des œuvres d’art originales et surprenantes. À partir de 1962, les peintures de Rauschenberg commencent à intégrer non plus seulement des objets trouvés, mais aussi des images, transférant des photographies sur des toiles au moyen de la sérigraphie. Ce procédé semblable à celui utilisé en imprimerie permet à Rauschenberg de reproduire les images en plusieurs exemplaires pouvant contrevenir aux principes que l’œuvre d’art est une production unique et non reproduite.

Découvre quelques « combine paintings » réalisées par ces deux artistes

Jasper Johns, Target with Four Faces, 1955, encaustique sur journaux et tissu sur toile surmontée de quatre faces en plâtre teinté dans une boîte en bois à charnière, The Museum of Modern Art, New York, don de M. et Mme Robert C. Scull, 1958, Art © Jasper Johns, avec l’autorisation de VAGA, New York, NY, image numérique © The Museum of Modern Art/Licensed de SCALA/Art Resource, NY. Jasper Johns, Fool’s House, 1962, huile sur toile avec objets, 72 x 36 po, collection Jean-Christophe Castelli, prêtée au Walker Art Center, Minneapolis, © Jasper Johns, avec l’autorisation de VAGA, New York, photographie de Jamie M. Stukenberg/Professional Graphics Inc, Rockford, Illinois. Jasper Johns, Bread, 1969, plomb gaufré et huile avec cadre en aluminium, 58,3 × 42,9 × 4,1 cm, Whitney Museum of American Art, New York; achat, avec des fonds de la Howard and Jean Lipman Foundation, Inc. Robert Rauschenberg, American, 1925-2008, Canyon, 1959, combine painting, huile, crayon, papier, métal, photographies, tissu, bois, toile, boutons, miroir, aigle taxidermie, carton, oreiller, tube de peinture et autres matériaux, 220,3 x 177,8 x 61 cm, collection Sonnabend, New York. Robert Rauschenberg, Black market, 1961, toile, bois, métal, peinture à l’huile, 152 x 127 cm, Cologne, Museum Ludwig. Robert Rauschenberg, Monogram, 1959, combinaison : huile, papier, tissu, papier imprimé, reproductions imprimées, métal, bois, talon de chaussure en caoutchouc et balle de tennis sur toile avec huile et pneu en caoutchouc sur une chèvre Angora sur une plateforme en bois montée sur quatre roulettes, 106,7 x 160,7 x 163,8 cm, Moderna Museet, Stockholm. Achat en 1965 avec la contribution de Moderna Museets Vänner/The Friends of Moderna Museet.

Explore le travail de Marc Séguin pour découvrir comment il revisite de manière actuelle la technique de « combine painting » dans ses œuvres

Marc Séguin est aussi un écrivain et cinéaste québécois, mais il est d’abord un artiste peintre de réputation internationale, dont l’atelier principal se trouve à New York. Ses œuvres picturales représentent une forme actuelle de la technique des « combine paintings » développée par les artistes du néo-dada. Effectivement, ces œuvres sont souvent composées à l’aide de collage de matières organiques telles que des cendres humaines, des plumes et des animaux naturalisés (coyote, buse, renard, aigle). Marc Séguin utilise des matériaux inusités afin d’apporter une charge symbolique à ses œuvres. Son travail artistique confronte nos perceptions, nos interdits et nos craintes par rapport à l’œuvre d’art et au morbide.

Sources consultées

(X) GALLENNE, Thomas. Marc Séguin, 2012, Musée d’art contemporain des Laurentides, [https://www.journalacces.ca/actualite/marc-seguin-la-foi-du-collectionneur/].

Question : Comment pourrais-tu créer tes propres expérimentations de peinture/collage ou « combine painting », en cherchant des manières innovantes de mixer les techniques, modes d’expression et matériaux. Collecte des objets et des matériaux recyclés afin de réaliser un collage à partir de ton univers personnel (par exemple, des vêtements, des livres, des photographies, des autocollants). L’idée est de communiquer ton monde à travers une organisation picturale d’éléments qui te représentent.