La technique du moulage est un processus de multiplication de la forme très délicat où la connaissance des matériaux et des méthodes est un atout important. C’est un métier qui demande tellement de rigueur qu’il arrive même aux mouleurs et fondeurs professionnels de vivre des imprévus. Ce processus, surtout si l’on débute, comporte son lot d’accidents. Très souvent, au démoulage d’une pièce, on fait face à des surprises telles que casser un doigt, le rétrécissement d’une partie qui a catalysé ou refroidit avant les autres, des distorsions importantes, des bulles mal placées. Tous ces accidents peuvent pourtant devenir prétexte à l’invention et à la créativité. D’abord, parce que le moulage est généralement un processus lent, coûteux et que l’on ne souhaite pas forcément jeter l’erreur. Parfois aussi parce que le délai de production ne nous permet pas de recommencer le moulage. Il faudra donc inventer une solution.
Pistes de solutions à explorer
À partir de ces informations et des recherches sur les artistes suggérées, comment pourrais-tu intervenir sur le concept de l’empreinte en modifiant ou adaptant les techniques de moulage à tes propres idées? Par exemple, en solidifiant à l’aide de cire, résine ou de colle des vêtements ou des tissus qui t’appartiennent.
Contexte de l’œuvre : Vincent Roy et Ève Cadieux ont créé un projet artistique en collaboration avec Exmuro arts publics. Il comporte neuf attractions qui captivent, effraient, émerveillent et font réfléchir. Inspiré des fêtes foraines du XIXe siècle, ce « projet fou » permet d’aborder la question de l’être humain de manière différente. Louis Fortier utilise son propre visage pour créer une chorale de visages en résine, tous avec la bouche ouverte, exprimant la surprise ou la terreur. Il crée ainsi une foule dans un théâtre miniature, où le spectateur devient observé plutôt qu’observateur.
Explore les œuvres de Louis Fortier
Louis Fortier cherche à réexaminer qui il est en essayant d’exprimer les imprévus de la vie quotidienne et la brièveté de l’existence. Dans son œuvre « Larrons en foire », deux têtes se trouvent l’une à côté de l’autre d’une manière complémentaire qui n’a pas été planifiée à l’avance. Ces têtes grotesques sont nées d’un processus de moulage qui met en valeur le comportement imprévisible de la matière chaude juste avant de durcir. Elles ressemblent à des avatars de clowns et font partie d’une série interminable de visages déformés, tous fabriqués à partir d’une réplique de la tête de l’artiste. L’objectif est de créer des images qui permettent de réfléchir sur soi-même en donnant au public un espace calme pour se souvenir et penser.
Louis Fortier, La chambre des curiosités 2, 2016
Exposition Humanorium – L'étrange fête foraine, Place Émilie-Gamelin, Montréal, octobre 2017
Photo : Stéphane Bourgeois
Sources consultées
(X) DESLOGES, Josianne. Laboratoire de l’humain au Musée des beaux-arts, Le Soleil numérique, [https://www.lesoleil.com/2016/07/29/laboratoire-de-lhumain-au-musee-des-beaux-arts-80168ec0cf0d5786d9643d6a009e7c44] [Consulté le 29 juillet 2016).
Cherche quelques œuvres de Louis Fortier afin de découvrir comment les formes humaines sont déformées et accidentées par les techniques de moulage qu’il emploie
Question : Comment pourrais-tu explorer ou provoquer les défauts dans le processus de moulage afin de donner encore plus d’expression à ton idée première. Par exemple, l’alginate rétréci de près de 50 % après quelques heures. Dans les trucages de cinéma, on l’utilise parfois pour faire des têtes fossilisées du moulage d’un visage. Dans le travail de Louis Fortier, l’artiste met à profit le retrait de 7 % de matière par refroidissement, mais il prend plaisir à inscrire des déformations par chauffage de la cire afin de créer des personnages grotesques.