Dessin

L’accident survient soudainement, une tasse de café se renverse sur la toile, le papier, le support. Comment faut-il réagir? Intégrer le dégât à son idée peut amener des solutions créatives inattendues. Mais est-ce possible aussi de provoquer l’accident afin de vaincre l’angoisse de la page blanche? Giuliana Bernardelli et Stefán Kuhnigk sont des artistes de la tache de café.

Giuliana renverse volontairement les restes de ses tasses de café et invente des univers à partir des éclaboussures sur le comptoir. Tandis que Stefán, depuis les années 1990, invente des monstres joyeux à partir de taches de café qu’il laisse tomber aléatoirement sur le support.

Plusieurs artistes se sont amusés à faire des œuvres à partir de taches de café ou d’encre répandues délibérément. Voici quelques noms à chercher sur Internet afin de voir les possibilités que la technique peut offrir la technique :

Roland Flexner est un artiste originaire de France qui vit maintenant à New York. Dans les années 1990 où il avait jusque-là surtout pratiqué la peinture, il amorce une nouvelle série de dessins qui guidera sa pratique artistique vers des découvertes créatives. Il utilise alors une technique qui consiste à mélanger de l’encre de Chine et du savon afin de produire des effets de bulles en soufflant ce mélange à l’aide d’une paille. Il expérimente différentes techniques de l’accident pictural avec cette nouvelle technique permettant d’accéder à des compositions improvisées surprenantes. Son travail est aujourd’hui exposé dans le monde entier. 

Explore l’œuvre de l’artiste Roland Flexner afin de découvrir quelques œuvres réalisées à partir des explorations de l’accident à l’aide de l’encre et du savon

Explore les œuvres de Sarah Bertrand-Hamel

Sarah Bertrand-Hamel vit et travaille à Tiohtià:ke/Montréal. Son travail artistique s’inspire des transformations, du perpétuel mouvement des éléments qui constituent notre vie et notre univers, et de la transformation des êtres et des choses qui s’intègrent constamment les uns aux autres pour exister sous de nouvelles formes.

Le papier est son matériau de prédilection. Cette matière, qui est le support de l’expression humaine depuis son origine, rappelle aussi les changements potentiels et renouvelés. Le premier papier réalisé était une sorte de reformulation; il a été fabriqué à partir de cordes et de filets de pêche usés. Plus récemment, ses recherches sont motivées par le désir de se connecter à la source des fibres qu’elle intègre à la fabrication de ses supports, comme des plantes. L’artiste observe attentivement leur développement et leur désintégration. En se décomposant, celles-ci offrent la fibre à partir de laquelle Sarah compose ses œuvres.

Dans son atelier, elle allie les gestes méticuleux et les interventions du hasard. Elle pratique la présence consciente à travers l’acte de regarder. Lorsqu’elle représente une personne, un lieu ou une tache de peinture, elle rend hommage à ce qu’elle peut expérimenter dans chaque détail et dans le détail de chaque détail.

La série intitulée Les instants fait partie d’un ensemble plus vaste qui regroupe d’autres œuvres et séries telles que les Cas bleus et un Détail de la substance. Les éléments au nombre de quatre qui la constituent sont exposés comme des instants sélectionnés du mouvement d’expansion d’une forme.

L’artiste assemble pièce par pièce les détails qui proviennent de plusieurs taches pour former une nouvelle représentation d’une tache hybride et fragmentée. Le travail de recomposer une tache se fait dans le but d’honorer le fait que chaque chose est composée d’une multitude d’éléments en constante reformulation.

Explore l’œuvre de l’artiste Sarah Bertrand-Hamel afin de découvrir quelques œuvres réalisées à partir des explorations de la tache

Question : À partir de taches accidentelles ou provoquées, quelle organisation ou mode expression pourrais-tu explorer afin de poursuivre le geste automatique vers une création expressive, originale, assumée et authentique?