Bioart

Le bio art est une tendance émergente de l’art contemporain qui manipule les processus de vie.

Annie Thibault, La Chambre des cultures / Foraging in Time and Space

Détail de l’installation, cabinet, lentille, boîtes de Pétri, mycélium, agar, Galerie d'art de l'Université Carleton, 2017-2018.
Photo : Justin Wonnacott.

La tache micro-organisme

En 1995, Annie Thibault a commencé à explorer les organismes vivants lors d’une visite dans les laboratoires de l’Université de Montréal, dans le but de trouver des « pigments vivants ». Initialement intéressée par le plancton et les algues microscopiques, elle a ensuite été introduite par le phytopathologiste Peter Newman au potentiel artistique des moisissures, qui sont faciles à cultiver et sans danger. Les moisissures offrent une variété infinie de couleurs et de textures, ce qui a conduit Thibault à créer des installations à la frontière de l’art et de la science en collaboration avec des centres de recherche et d’enseignement en microbiologie au Canada et à l’étranger. Ses premiers travaux de recherche ont produit des œuvres dont le résultat est évolutif en ce sens que la tache continue de progresser, poursuivant le travail amorcé par l’artiste au fur et à mesure que les micro-organismes se développent. Certaines œuvres ont été produites à l’intérieur de lamelles de laboratoire pouvant être observé à l’aide de verre magnifiant. D’autres œuvres picturales ont été expérimentées à partir de coloration obtenue à partir de ces expérimentations de substances organiques.

Annie Thibault, Sans titre

Brou de noix, graphite et aquarelle sur papier, 2016.
Photo : Guy L’Heureux

Déviance et survivance (de la série)

Brou de noix et aquarelle sur papier, 2015. Photo : Sasha Phipps

Œuvres à chercher

Les pastilles de verre rappellent la théorie de la panspermie selon laquelle des spores et des poussières d’étoiles ont donné naissance à la vie sur Terre. Une légende française lie les cultures de champignons à la lune. Les pastilles uniques, composées de verre et d’émaux colorés, évoquent les cultures et l’infiniment petit. Le mur vert sur lequel elles sont disposées crée l’illusion de flottement et d’agrégation des organismes vivants dans une boîte de Pétri. De loin, l’ensemble évoque une constellation et reflète la vocation de recherche de l’Institut de recherche en immunovirologie et cancérologie (IRIC).

La tache et la perle

Ruth Cuthand crée des œuvres d’art qui font écho à sa série Trading (2009), dans laquelle elle explore les pandémies et les épidémies qui ont affecté les communautés autochtones, à la fois localement et dans le monde entier. Sa première série présente des images à la fois séduisantes et sinistres de virus et de bactéries, tels que la variole, la fièvre typhoïde, la rougeole, la coqueluche et la varicelle, introduites en Amérique par les Européens. Ces images frappantes montrent le terrible échange qui a eu lieu, où des objets tels que des perles de verre ont été échangés contre des épidémies dévastatrices, la beauté contre la destruction et, plus tard, les connaissances médicales contre la compréhension culturelle. De plus, ces images font allusion à la vision du monde des Cris, où le mot « perle » signifie « animate », ce qui suggère que les perles et les virus sont tous deux des êtres vivants.

Explore le travail de l’artiste Ruth Cuthand afin de découvrir comment la tache devient porteuse d’une identité culturelle