Exercices de création

Trouver un concept de départ abstrait tel que l’amour, la liberté ou la solitude, et rechercher des images d’objets ou d’éléments susceptibles de représenter visuellement la notion choisie. L’exercice peut se faire sous la forme de carte heuristique ou de remue-méninges pour établir des listes d’élément qui peuvent évoquer les concepts.

Par exemple, des ailes ajoutées à un personnage peuvent figurer un désir de liberté.

Explication : La scie à chaîne utilisée pour ébaucher la forme humaine laisse à la surface du bois, la trace de la blessure faite par la lame. Le corps ainsi marqué, porte comme un vêtement, les cicatrices d’un long vécu. Les ailes recouvertes de feuille d’or, symbole des rêves et des passions, sont comme la parure précieuse d’un papillon qui résulte d’une longue métamorphose. Par endroits, les parties ajourées du revêtement doré laissent voir le bois qui compose les plumes. Cette usure se voudrait comme le témoignage de nombreuses heures de vol accomplies. Enfin, la posture du personnage propose une sorte d’atterrissage ou d’arrivée. La fin du voyage voudrait symboliser l’accomplissement d’un long parcours, celui de toute une vie.

Choisir une émotion, telle que la joie, la tristesse ou la colère, et de créer une image qui évoque cette émotion. Ils peuvent utiliser des couleurs, des formes et des textures pour traduire visuellement l’intensité et la nature de l’émotion.

Explication : inspirée de la culture amérindienne qui utilise la figuration animale pour illustrer des réalités spirituelles, cette œuvre utilise des éléments de la nature pour traduire une forme de désillusion. « Cry me a river » propose un personnage totémique orné d’une paire d’ailes démesurées. Ces ailes ruissellent jusqu’au sol comme une rivière métaphorique dont toutes les plumes assemblées forment des guirlandes de gouttes d’eau. Disposées de chaque côté d’un corps squelettique, ces mêmes ailes donnent l’impression d’un équilibre précaire. « Cry me a river » défie la loi de la gravité comme la fierté de l’être qui reste debout à malgré le poids de sa détresse.

Essayer de faire des associations d’idées entre des concepts différents et à les représenter visuellement.

Par exemple : choisir deux mots ou concepts apparemment sans lien, puis de créer une image qui établit une connexion visuelle entre ces deux éléments. Cela peut stimuler la créativité et générer des métaphores visuelles inattendues.

Explication : « Les âmes siamoises » est une œuvre sculpturale qui propose deux corps soudés par les hanches. L’un des personnages affiche un visage sans regard masqué de bronze, tandis que l’autre est orné d’une paire d’ailes de cuivre forgé. Dans cette œuvre, la fusion du corps de l’homme et du personnage ailé voulait exprimer un aspect des différentes dualités présentes en chaque être humain : rêve et réalité, raison et passion, liberté et contrainte. D’un côté le personnage orné d’une paire d’ailes de cuivre, prêt à s’envoler, propose le monde de la passion tandis que le personnage masqué est celui qui s’attache à la réalité en refusant de voir ses rêves. Les deux personnages se font face et sont indissociables. Plusieurs personnes ont interprété cette œuvre comme étant une représentation de la vie et la mort ou encore de l’âme quittant le corps pour le grand repos. 

Chercher ou inventer une histoire, un poème ou un texte court, puis de créer une série d’images qui représentent visuellement les moments clés ou les thèmes importants de cette histoire. Il est suggéré d’utiliser des symboles, des motifs récurrents ou des juxtapositions visuelles pour renforcer le sens et les répercussions émotionnelles de l’histoire.

Explication : Telle que la plus grande version de l’œuvre, celle-ci propose une forme de combat entre deux corps liés par les hanches. L’un des personnages porte un masque de cuivre incrusté pour traduire son refus de voir ses propres rêves tandis que l’autre déploie ses ailes dans un mouvement d’envol afin d’exprimer toute sa passion captive. Néanmoins, cette structure présente une position beaucoup plus dynamique grâce à un pied métallique qui soulève la forme dans l’espace. Aussi, les ailes réalisées à l’aide d’un assemblage de bois et de branches de cornouiller suggèrent la ramification d’un réseau sanguin rempli de vitalité.

Aller dehors! Sortir dans la nature, marcher et récolter des idées et des matériaux. Prendre le temps d’observer et de photographier des éléments naturels tels que les arbres, les fleurs, les paysages, etc. Rechercher des éléments qui peuvent être utilisés comme des métaphores visuelles pour des concepts ou des émotions spécifiques.

Par exemple, un arbre tordu peut symboliser la force face à l’adversité, ou une fleur qui pousse à travers une fissure peut représenter la résilience.

Explications : Cette œuvre est, au départ, inspirée du mythe d’Icare, mais surtout d’une phrase d’une chanson de Neil Young : « Although his wings have turned to stone ». L’inspiration de cette sculpture est venue au départ d’une réflexion sur ce qui transforme nos désirs et nos passions tout au long de notre existence. Chacun de nos rêves inaccomplis deviendrait-il un fardeau de plus en plus lourd à porter?

La sculpture présente un personnage couché dont les ailes sont réalisées en morceaux d’ardoise rouge et ses jambes sont composées de branches de bois flotté. Les ailes de pierre nous proposent la fin d’un parcours puisque le poids de celles-ci révèle l’impossibilité de voler à nouveau. Le corps étendu à même le sol suggère une forme de résignation ou de grand repos. La sculpture, en utilisant les matériaux recueillis au bord du fleuve, renvoie l’image d’une forme de paysage humain. Comme la ruine envahie par la nature, elle devient, par les matériaux qui l’ont transformée, partie intégrale du territoire.