Un peu d’histoire…encore!

En 1929, l’artiste surréaliste Max Ernst publie le premier d’une série de romans-collages. Utilisant des fragments de gravures sur bois provenant de diverses sources, tels que des magazines, des encyclopédies et des romans du XIXe siècle, il crée des images qui parodient des œuvres d’art célèbres. Ces combinaisons inattendues de matériel scientifique, de personnages éthérés et de paysages surprenants donnent vie à un monde onirique et étrange, devenant emblématiques du surréalisme. Le premier roman-collage de Max Ernst, intitulé « La femme 100 têtes », explore les aventures d’une femme, parfois associée à la figure de la Vierge Marie, et le titre lui-même est riche en significations, évoquant des notions telles que les têtes, l’absence de tête et d’autres jeux de mots possibles.

Collages originaux pour le livre de Max Ernst, « La femme 100 têtes », Éditions du Carrefour, Paris, 1929, avec un avis au lecteur d’André Breton.

Explore les œuvres suivantes de l’artiste pour découvrir des applications de la technique

Source consultée

KB, NATIONALE BIBLIOTHEEK, Collection Koopman, référence bibliographique et description de « La femme 100 têtes/Max Ernst; avis au lecteur par André Breton », Paris : Éditions du Carrefour, 1929. [https://collecties.kb.nl/fr/collection-koopman/1926-1930/la-femme-100-tetes].

Pistes de solutions à explorer :

À partir de ces informations et des recherches sur les artistes suggérées, comment pourrais-tu explorer le concept de l’image réalisée par collage afin de créer des associations visuelles et conceptuelles inattendues?

Proposition de recherche : Le collage conceptuel

Explore le travail de Martin Bureau, plus particulièrement ses séries de peintures et vidéos d’installation intitulées « Roasted Globalization » (2014-2016) et « Les murs du désordre » (2014-2019).

Martin Bureau est un artiste multidisciplinaire de Québec dont les modes d’expressions sont la peinture, l’installation vidéo et le cinéma documentaire. Malgré qu’elle soit devenue pluridisciplinaire depuis les années 90, sa pratique artistique trouve ses sources dans la peinture. L’artiste la considère fondamentalement permanente et intemporelle. C’est-à-dire que pour lui, la peinture représente l’enjeu de l’immobilité du sens capté dans une seule image à l’opposé des technologiques numériques avec lesquelles nous vivons qui deviennent évanescentes. Sa pratique mêlant des modes d’expression de la peinture, de l’installation vidéo et du cinéma documentaire permet à l’artiste de structurer une pensée critique où se rencontrent des enjeux sociaux inhérents à la géopolitique, à l’environnement et à l’art.

Sources consultées

Site personnel de l’artiste, http://www.martinbureau.com

Martin Bureau, Les murs du désordre, 2023. [http://lesmursdudesordre.com/installation-video/].

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Peux-tu décrire comment le concept de la bissociation se manifeste dans les œuvres que tu vas découvrir? Quels sont les éléments, les sujets, les associations visuelles, les symboles qui peuvent donner un sens plus profond au message transmis par l’œuvre?

Martin Bureau, Roasted Globalization (2014-2016). L’artiste réunit, dans une installation, peinture et projection vidéo des visions macro et micro présentant le même phénomène de consumérisme qui vise à critiquer le comportement excessif et extravagant des grandes entreprises financières. L’œuvre dénonce leurs comportements exagérés et les présente d’une manière désespérée et sans espoir. Les œuvres picturales montrent de grandes peintures circulaires représentant la planète où les agglomérations urbaines sont indiquées par des points calcinés. Ces images sont mises en parallèle à des vues (peintures et vidéo) de voitures arborant des logos de faux commanditaires de grandes corporations financières en pleine action de « show de boucane ». Martin Bureau, Les murs du désordre (2014-2019). En tant que projet multidisciplinaire, « Les murs du désordre » regroupe la peinture, le cinéma documentaire, l’installation vidéo et la recherche en géopolitique (voir www.lesmursdudesordre.com). Depuis 1989, année commémorant la chute du mur de Berlin, de nombreux murs étatiques ont été construits pour diverses raisons. Ce projet artistique documente les enjeux liés à trois zones géopolitiques spécifiques (le mur de séparation israélo-palestinien, les Peace Lines de Belfast et la barrière de sécurité à la frontière des États-Unis et du Mexique), mettant en lumière les problèmes inhérents à ces murs qui divisent les communautés et les nations.

Mark Lang est un peintre canadien dont le moyen d’expression principal est la peinture à l’huile. Ses réinterprétations complexes de l’histoire et de la mythologie de la peinture représentent une des principales caractéristiques qui définit sa pratique artistique. Ses œuvres sont composées par la juxtaposition d’éléments disparates. Par exemple, il place dans des environnements imaginaires, des éléments d’œuvres historiques, offrant au public de nouveaux contextes pour regarder et ordonner ces images d’un point de vue contemporain. Dans ses œuvres, il combine des éléments opposés tels que l’ancien et le nouveau, le figuratif et l’abstrait, l’authentique et le faux. Ces reformulations d’images sont souvent teintées d’un sens de l’humour subtil. De plus, il n’est pas rare qu’il intègre des autoportraits ou des portraits de gens de son entourage donnant un sens plus personnel à son travail. Les collages conceptuels de Mark Lang déconstruisent les catégories conventionnelles et les hiérarchies établies en mélangeant des éléments visuels provenant de différentes sources et contextes. Cela permet de transcender les limites et les attentes habituelles, ouvrant la voie à de nouvelles associations et à une bissociation conceptuelle.

Sources consultées

DURAN|MASHAAL, Mark Lang, [https ://www.duranmashaalgallery.com/mark-lang].

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Peux-tu décrire comment le concept de la bissociation se manifeste dans les œuvres que tu vas découvrir? Quels sont les éléments, les sujets, les associations visuelles, les symboles qui peuvent donner un sens plus profond au message transmis par l’œuvre?

Question : En t’inspirant de ton travail de recherche sur les artistes Martin Bureau et Mark Lang, comment pourrais-tu créer des collages conceptuels en explorant par la juxtaposition, la superposition ou la combinaison d’éléments visuels provenant de sources diverses? Par exemple, en associant des images découpées à partir de magazines, de photographies anciennes et d’autres sources pour former des compositions visuelles surprenantes et imprévues. Comment pourrais-tu provoquer des connexions inattendues entre ces éléments disparates?